J'ai l'impression étrange d'être morte depuis deux semaines.
Mais manifestement c'est faux: tout le monde me parle et remarque ma présence, donc
ou bien il y a vraiment une vie après la mort,
ou bien je suis en fait vivante (ce qui est plutôt cool).
Demain, bac blanc de littérature, et contrôle d'italien.
Franchement, à quoi bon ?
Jeudi, dissertation d'histoire.
Encore plus à quoi bon.
En fait, mes cours ne m'intéressent plus du tout.
C'est assez bizarre, j'apprécie toujours la plupart de mes profs et je suis contente de les voir.
Mais je ne m'intéresse plus du tout à ce qu'ils disent.
Le Guépard ?
Oui, c'était bien, j'ai aimé le lire.
L'étudier ?
Ben écoutez oui, puisqu'on est là hein, c'est bien pour faire quelque chose...
Je ne vous parle même pas de l'histoire.
Comme si ça m'avait intéressée un jour, l'histoire...
La philosophie, oui, très bien.
On réfléchit à plein de trucs.
Est-ce-que ça change quelque chose ?
Ah ben ça nan hein, pas vraiment.
Ah bon c'est bizarre, moi qui croyais que.
Le problème de cette situation, c'est déjà que je m'emmerde comme un rat mort
(et rien que ça, c'est pas très sympa).
Et le deuxième problème, c'est que quand quelque chose ne m'intéresse plus,
je ne peux absolument pas m'en souvenir.
Et comme je ne suis pas motivée pour travailler, je ne risque pas de le graver
dans ma mémoire.
J'envie les gens qui retiennent sans travailler.
Hum, en fait non, je ne les envie même pas.
Tant mieux pour eux au fond.
En fait, je m'en fiche.
Si je vous parle de tout ça, c'est parce qu'il n'y a que mes études dans la vie.
(La super révélation du moment, tu passes toute ton adolescence à réviser pour t'apercevoir
que oui, en fait, tu ne fais QUE ça XDDD ==> preuve de mon extrême lenteur d'esprit, quand même :) )
Je ne fais rien d'autre.
Et très franchement là j'en ai marre de tout.
Nan, y'a un truc dont j'ai envie, c'est de recevoir mon sac de frappe
(nom français pour les non-linguistes de "punshing-ball") et de frapper dedans de toutes mes forces.
Bon cadeau pour mes 18 ans: un défouloir à vie pour tenir le coup.
Tenir le coup en frappant dans quelque chose.
"La violence n'est pas une solution".
Ah vraiment ?
Au moins ça fait faire du sport et le sport: "c'est bon pour la santé" pas vrai ?
Qu'est-ce-que je disais déjà ?
Ah oui, les études...Remarquez, quand on ne fait pas d'études c'est pas tellement mieux.
On fait une formation pro...Et on est pas forcément plus heureux.
Tout le monde nous méprise vu qu' "on est pas assez malin pour avoir notre bac".
Et après les études ?
Avoir énormément de chance, trouver un travail.
Bon. Et quoi ? Depuis quand ça rend heureux de travailler ?
Oui c'est vrai remarquez, y'a des gens que ça rend heureux...La chance.
Bon mais vous me direz, y'a la vie sociale !
Bien sûr.
Alors résumons.
Les ami(e)s ?
Dans le cas où on est chanceux, on continue de les fréquenter jusqu'à environ la trentaine, parce qu'après ils sont en famille
alors c'est pas qu'ils vous aiment moins mais "vous comprenez, c'est compliqué".
Votre famille ?
Quand on est célibataire et qu'on ne veut pas d'enfants
(et non toujours pas, bizarre, apparemment l'illumination divine se fait désirer les amies...)
c'est déjà assez réduit.
Admettons qu'on soit marié. Ouais.
Franchement après une dizaine d'années, soyons optimistes, une quinzaine, je pense que ça doit lasser.
En tout cas j'en connais que ça lasse.
Les enfants, ingrats, égoïstes et capricieux comme ils sont,
j'vois pas ce que ça peut apporter, mais y'en a pour qui ça illumine la vie...
Chais pas, peut-être en prenant des substances bizarres...
Bref, admettons admettons.
Et la famille à soi ? Les frères, les soeurs, les parents ?
Oui, oui évidemment. Mais on peut pas vivre toute notre vie avec eux.
Et puis c'est pareil, je suppose que ça lasse.
Bon je vois pas trop ce qu'il reste, je crois que j'ai tout énuméré.
Et après on s'étonne que des gens préfèrent
vivre dans leur monde imaginaire...
Bref qu'est-ce-que je disais ?
Ah oui c'est vrai.
Je m'ennuie comme un rat mort.
Je vois pas trop ce qui pourrait me sortir de ça.
En tout cas, ça ne sera pas quelqu'un.
Si au moins c'était quelque chose.
Mais manifestement c'est faux: tout le monde me parle et remarque ma présence, donc
ou bien il y a vraiment une vie après la mort,
ou bien je suis en fait vivante (ce qui est plutôt cool).
Demain, bac blanc de littérature, et contrôle d'italien.
Franchement, à quoi bon ?
Jeudi, dissertation d'histoire.
Encore plus à quoi bon.
En fait, mes cours ne m'intéressent plus du tout.
C'est assez bizarre, j'apprécie toujours la plupart de mes profs et je suis contente de les voir.
Mais je ne m'intéresse plus du tout à ce qu'ils disent.
Le Guépard ?
Oui, c'était bien, j'ai aimé le lire.
L'étudier ?
Ben écoutez oui, puisqu'on est là hein, c'est bien pour faire quelque chose...
Je ne vous parle même pas de l'histoire.
Comme si ça m'avait intéressée un jour, l'histoire...
La philosophie, oui, très bien.
On réfléchit à plein de trucs.
Est-ce-que ça change quelque chose ?
Ah ben ça nan hein, pas vraiment.
Ah bon c'est bizarre, moi qui croyais que.
Le problème de cette situation, c'est déjà que je m'emmerde comme un rat mort
(et rien que ça, c'est pas très sympa).
Et le deuxième problème, c'est que quand quelque chose ne m'intéresse plus,
je ne peux absolument pas m'en souvenir.
Et comme je ne suis pas motivée pour travailler, je ne risque pas de le graver
dans ma mémoire.
J'envie les gens qui retiennent sans travailler.
Hum, en fait non, je ne les envie même pas.
Tant mieux pour eux au fond.
En fait, je m'en fiche.
Si je vous parle de tout ça, c'est parce qu'il n'y a que mes études dans la vie.
(La super révélation du moment, tu passes toute ton adolescence à réviser pour t'apercevoir
que oui, en fait, tu ne fais QUE ça XDDD ==> preuve de mon extrême lenteur d'esprit, quand même :) )
Je ne fais rien d'autre.
Et très franchement là j'en ai marre de tout.
Nan, y'a un truc dont j'ai envie, c'est de recevoir mon sac de frappe
(nom français pour les non-linguistes de "punshing-ball") et de frapper dedans de toutes mes forces.
Bon cadeau pour mes 18 ans: un défouloir à vie pour tenir le coup.
Tenir le coup en frappant dans quelque chose.
"La violence n'est pas une solution".
Ah vraiment ?
Au moins ça fait faire du sport et le sport: "c'est bon pour la santé" pas vrai ?
Qu'est-ce-que je disais déjà ?
Ah oui, les études...Remarquez, quand on ne fait pas d'études c'est pas tellement mieux.
On fait une formation pro...Et on est pas forcément plus heureux.
Tout le monde nous méprise vu qu' "on est pas assez malin pour avoir notre bac".
Et après les études ?
Avoir énormément de chance, trouver un travail.
Bon. Et quoi ? Depuis quand ça rend heureux de travailler ?
Oui c'est vrai remarquez, y'a des gens que ça rend heureux...La chance.
Bon mais vous me direz, y'a la vie sociale !
Bien sûr.
Alors résumons.
Les ami(e)s ?
Dans le cas où on est chanceux, on continue de les fréquenter jusqu'à environ la trentaine, parce qu'après ils sont en famille
alors c'est pas qu'ils vous aiment moins mais "vous comprenez, c'est compliqué".
Votre famille ?
Quand on est célibataire et qu'on ne veut pas d'enfants
(et non toujours pas, bizarre, apparemment l'illumination divine se fait désirer les amies...)
c'est déjà assez réduit.
Admettons qu'on soit marié. Ouais.
Franchement après une dizaine d'années, soyons optimistes, une quinzaine, je pense que ça doit lasser.
En tout cas j'en connais que ça lasse.
Les enfants, ingrats, égoïstes et capricieux comme ils sont,
j'vois pas ce que ça peut apporter, mais y'en a pour qui ça illumine la vie...
Chais pas, peut-être en prenant des substances bizarres...
Bref, admettons admettons.
Et la famille à soi ? Les frères, les soeurs, les parents ?
Oui, oui évidemment. Mais on peut pas vivre toute notre vie avec eux.
Et puis c'est pareil, je suppose que ça lasse.
Bon je vois pas trop ce qu'il reste, je crois que j'ai tout énuméré.
Et après on s'étonne que des gens préfèrent
vivre dans leur monde imaginaire...
Bref qu'est-ce-que je disais ?
Ah oui c'est vrai.
Je m'ennuie comme un rat mort.
Je vois pas trop ce qui pourrait me sortir de ça.
En tout cas, ça ne sera pas quelqu'un.
Si au moins c'était quelque chose.